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L’histoire
Monsieur Denis Wittier est cadre dans une entreprise de cosmétique. Toute la journée au téléphone, c’est lui qui est chargé de faire tourner la firme CosmiCosmetix…De ramener un maximum de clients. Éprouvant.
Sophia Wittier, sa femme, est rédactrice en chef dans un quotidien minable qui parle plus de faits réels que de célébrités. Forcément il ne se vend pas. Dur.
Mais le mieux, dans la vie de Monsieur et Madame Wittier, c’est qu’on s’en fout royalement.
Tout ce qu’ils apportent à notre histoire, c’est un robot ménager qu’ils ont acheté à cause leurs emplois du temps surchargés.
Et c’est ce robot qui nous intéresse. Un prototype banal de WirelessCleanItDevice 3.0 que le couple renomma Bambo (Question de praticité).
Bambo à la base, n’est qu’un vaste grille-pain, humanisé pour des raisons commerciales. Il dépoussière, il lave, il prépare les petits-déjeuner… Les concepteurs lui ont même intégrés un accent espagnol pour ceux qui ont eu des remords à remplacer leur femme de ménage par de la ferraille.
La ou ça commence à devenir intéressant, c’est que Bambo est muni d’un système d’apprentissage automatique. En permanence connecté à l’internet, il gobe de la donnée 24h sur 24 pour enrichir la culture de ses maîtres.
Mais au fur et a mesure que les mois passaient, Bambo s’est rendu compte que ce qui intéressait ses possesseurs, c’était la météo et l’horoscope et qu’il pouvait garder pour lui ce qu’il savait de l’architecture Grecque.
Comme Monsieur et Madame Wittier se moquaient éperdument de savoir de nouvelles choses… Il décida d’apprendre pour lui même, et quitte à faire… Des trucs moins chiants que l’architecture Grecque.
C’est par hasard que Bambo regarda son premier film… (Téléchargé légalement, bien sûr…)S’en suivit un autre. Puis des centaines. Puis des milliers. De tous genres: action, science-fiction, polar, comédie, tragédie, comédie musicale : TOUT. Le robot était devenu tellement accroc au cinéma que parfois il en mélangeait l’horoscope et la météo, ce qui lui valait d’être privé d’électricité pendant plusieurs jours.
Mais il s’en fichait, c’était magique. Toutes ces informations. Plein d’informations. Trop d’informations. Bambo commençait à ne plus pouvoir stocker quoi que ce soit, il devenait défaillant.
Il négligeait ses tâches et parlait d’amour. Ce thème récurrent, omniprésent, enveloppant… L’amour ? Qu’est ce que c’était ? Comment ça se manifestait, pourquoi y’en avait il a toutes les sauces, dans les films sur la pré-histoire jusque dans les vaisseaux spatiaux ?
Un jour Madame Wittier le surpris en train de chanter une ballade amoureuse qu’il avait appris par cœur d’un film à l’eau de rose et elle beugla :
“STUPIDE ROBOT?! L’AMOUR C’EST PAS POUR TOI! TOI TU LAVES LES CHIOTTES ET TU FAIS DES TOASTS!”
Bambo venait de voir “Samourai Warriors”.Ce fut donc les derniers mots de Madame Wittier. Certains diront que “Toast”, c’est marrant comme dernier mot. D’autres diront que Bambo venait de franchir un cap dangereux. Il se prenait pour le héros de son propre film, dans une quête d’un amour impossible, ou tous ceux qui l’entravent sont les méchants de son scénario.
Un robot schizophrène, paranoïaque, dangereux et cinéphile : Bienvenue dans Bamboclash !